Méthode et parti-science Selon l’heureuse expression de Lénine, les «trois sources» de la pensée dont la synthèse fut à l’origine du marxisme sont «la philosophie allemande, l’économie politique anglaise et le socialisme français». C’est un concept que l’on retrouve dans l’élaboration d’Engels depuis 1843. En Angleterre, aussi bien qu’en France et en Allemagne, affirme-t-il, on est parvenu à la conclusion de la nécessité du communisme, mais les Anglais y sont parvenus «pratiquement», les Français «politiquement» et les Allemands «philosophiquement». Les «trois sources et les trois parties intégrantes» du marxisme sont avant tout le patrimoine théorique accumulé en Europe par la pensée politique, économique et philosophique de la bourgeoisie révolutionnaire. En 1989, la fin des équilibres entérinés par le partage de Yalta ressort d’une fracture dont la portée ne peut être évaluée que dans les siècles. La désagrégation russe et la réunification allemande ont relâché les forces qui provoqueront l’accélération du processus européen ; mais l’irruption de l’Asie dans le cycle capitaliste mondial, avec sa dialectique de développement et de crise, constitue le changement structurel historique qui a déclenché cette même dynamique. Les tâches stratégiques et politiques qui s’imposent sont telles qu’elles exigent un retour aux sources de la méthode marxiste. Une tâche théorique qui, de par sa nature, est aussi une reconnaissance des fondements de la pensée bourgeoise en Europe, d’où ressort dialectiquement la contradiction de la science révolutionnaire. C’est la réflexion qu’Arrigo Cervetto développe dans les éditoriaux publiés dans Lotta comunista à partir de 1989 ; son dernier legs théorique, interrompu en 1995 par sa disparition.
Éditions Science Marxiste - 10, rue Lavoisier - 93100 Montreuil
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2010, 192 pages, paperback ISBN 978-2-912639-35-6 series : textes €15.00 This book is also available in italian and english
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