La difficile question des temps Seule la science peut permettre de s’émanciper de l’emprise du temps présent, qui presque toujours induit en erreur sur la réalité d’aujourd’hui – perçue comme absolue, indépendante de toute évolution – et qui en cela prépare les désillusions de demain. Cette émancipation, cette liberté, ne poursuit pas des buts prévisionnels abstraits, mais des objectifs pratiques. « La stratégie révolutionnaire s’appuie sur l’analyse des temps non pour dessiner l’avenir, tâche dont un mouvement réel objectif ne ressent point le besoin, mais pour fixer des échéances temporelles qui puissent servir de référence pour définir les tâches immédiates du présent, les tâches de la tactique. […] La tactique se trouve confrontée à des situations contingentes qui, pour reprendre la définition de Lénine, sont une combinaison multiforme de processus historiques à long terme. » Plus solide est la stratégie, plus souple peut être la tactique. La « question des temps » s’inscrit par là dans la pratique, dans la lutte quotidienne : « La science c’est la liberté ; car elle n’est pas une théorie coupée de la pratique, mais la pratique guidée par la théorie. »
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