Nicola Capelluto
Crise de la dette et crise de l’ordre

L’impérialisme est incapable de maintenir l’ordre mondial, dénonçait Lénine. Après l’échec de l’ordre monétaire de Bretton Woods dans les années 1970, après l’effondrement de l’ordre de Yalta entre les années 1980 et 1990, le monde est depuis quinze ans aux prises avec les soubresauts du « consensus de Washington », qui représentait l’ordre du libre-échangisme impérialiste, ébranlé par la rivalité stratégique croissante entre l’impérialisme américain, en déclin relatif, et l’impérialisme chinois, en plein essor : quinze années de crise et d’incertitude pour l’évolution de l’économie, étroitement liées à quinze années de conflits et de tensions inédites de la crise de l’ordre mondial qui est en cours.

Après la crise financière mondiale et une décennie de changements cruciaux dans les relations entre les puissances, la troisième décennie du siècle débouche sur une série de bouleversements de grande ampleur qui marquent un changement d’époque : la pandémie séculaire provoque une nouvelle récession mondiale plus meurtrière et généralisée que celle de 2009 ; ce cataclysme provoque l’intervention fébrile des États dans l’économie et, comme il paralyse une grande partie des appareils productifs, logistiques et administratifs, déclenche une crise inflationniste aiguë ; cette inflation provoque l’inévitable réaction des grandes banques centrales qui, pour la juguler, relèvent dans une succession rapide leurs taux d’intérêt, ce qui exacerbe l’incertitude mondiale ; l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, conçue par les dirigeants russes comme la conquête facile d’un pays de troisième ordre, se transforme en une guerre avec des dizaines de milliers de morts, dans laquelle interviennent, d’une manière ou d’une autre, toutes les puissances impérialistes et diverses puissances régionales ; une course générale au réarmement se déchaîne.

Les articles présentés dans ce volume ont été publiés dans Lotta comunista entre juillet-août 2010 et juin 2023, et traduits dans L’Internationaliste. Le fil conducteur est la succession de certains événements majeurs de l’économie mondiale. Avec Marx, nous considérons le marché mondial comme une « interdépendance universelle entre les nations », le lieu décisif des luttes entre les classes et entre les États. C’est là qu’on peut mesurer l’intensité et les répercussions des manifestations du développement inégal, des crises particulières et générales, des collisions et des idéologies de l’impérialisme. Dans cette arène, il revient « aux bourgeois de tisser des affaires, aux politiciens intellectuels de tisser des illusions, aux révolutionnaires de tisser l’organisation de classe ».


Juin 2024, 895 paginas, cart.

ISBN 978-2-490073-66-5

formato : 210x150 mm

serie : textes

30,00€

Este libro también está disponible en italien